6.8.06

Du bonheur d’être veuve

Au mémorial de Caen, il y avait une exposition sur Saint-Exupéry et sa femme Consuelo. Des photos, des objets personnels, des films. Je supporte désormais très bien les fictions autour de l’amour, même les plus tristes. Mais je ne supporte toujours pas les histoires vraies. En boucle était diffusée la prière que Saint-Exupéry avait écrite pour que sa femme l’utilise à la première personne :une petite merveille du genre faites qu’il disparaisse le premier car il ne pourrait vivre sans moi. Je n’ai pas tenu le coup et je suis vite partie.
Les veuves ne connaissent pas leur bonheur. Tristan bedonnant et râleur, Roméo tombant dans les bras d’une autre cousine, Pelleas dans ceux de son meilleur ami. Qu’il doit être doux de pleurer la mort de l’être parfait, parti dans son idéal d’amoureux, le cœur rempli de soi, fidèle et tendre.

Peut-on jamais savoir par où commence
Et quand finit l'indifférence
Passe l'automne vienne l'hiver
Et que la chanson de Prévert
Cette chanson, Les Feuilles Mortes
S'efface de mon souvenir
Et ce jour là, mes amours mortes
En auront fini de mourir
(Serge Gainsbourg)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Qu’il doit être doux de pleurer la mort de l’être parfait"

Solution: le tuer soi-même ? (principe de précaution) :)

Dvorah a dit…

La solution est "culturelle" : attendre l'assassinat (Tristan, Roméo, Pelleas), l'accident (Saint-Ex), la guerre, ou "naturelle" : la maladie...